JÉRÉMIE
PAUL
Le Temps - Le Lieu - Le Rythme
Interview par
JOCELYN VALTON
JÉRÉMIE
PAUL est né en Guadeloupe dans la
Caraïbe, le 29 mars 1983. Sa mère, Guadeloupéenne, enseigne la danse. Son père,
Français, est anthropologue. Il emmène sa famille au gré de ses missions entre
Afrique et Caraïbe. L’enfance de Jérémie Paul se passe ainsi entre Caraïbe,
Afrique et Europe. Des rives de St Vincent, Grenade, la Tanzanie, Paris à la
Guadeloupe.
A 18 ans, Bac de physique en
poche, il répond à la fascination qu’exerce sur lui l’efficacité de l’image
publicitaire. Il passe quelques mois dans une école de communication visuelle
qui le laisse insatisfait. Tenaillé par la nécessité d’un geste plastique, à 20
ans, il débute des cours de dessin et de peinture, touche à d’autres
médiums : installation, performance, avant d’intégrer la Villa Arson à
Nice.
* *
*
JV :
Comment as-tu appréhendé
le projet de résidence d’artiste à La Ramée qui fut pour toi la première expérience de cette importance ?
Quels objectifs t’étais-tu fixés ?
JÉRÉMIE PAUL : Cette
première résidence était l'occasion de jauger des gestes académiques appris
durant mes années d'études. Un moment excitant et stimulant où je me demandais
comment allait être perçu mon vocabulaire pictural et quel écho allait trouver
mes installations d'objets. J'avais fait le choix de réaliser une installation
sur le modèle d'une embarcation traditionnelle avec, en parallèle, un travail
de peinture.
JV :
Les interactions du lieu avec l’histoire,
son implantation sur le site d’une ancienne Habitation de l’île de la
Guadeloupe, ont-elles compté sur les choix que tu as fait et ce que tu as pu
produire ?
JÉRÉMIE PAUL : Seul
au beau milieu de cette Plantation entre mer et montagne, j'entendais le
feulement des feuilles de canne à sucre, le claquement des vagues sur les rocs
de pierres vocaliques et d'argile rouge. J'entendais grincer le bois de
l'Habitation sous le soleil de plomb. Il y avait le bus au loin dont
j'entendais de loin le klaxon polymélodique. Et puis, les rumeurs de la fête
communale venant du centre ville. Quand le soir tombait le bruit assourdissant
des cigales et le passage des grosses cylindrées avalant l'asphalte. Le
beuglement des boeufs comme dérangés par les cliquetis des chauves-souris et
des rats chaussés de talons aiguille sous la toiture de tôles.
Voilà
comment m'a nourri ce lieu pendant mon ermitage.
JV :
Durant cette résidence d'artiste, tu as été un vrai "touche à tout"
: des peintures, une maquette de ‘‘saintoise’’ (petite embarcation de pêche spécifique aux îles des Saintes) dont la
version achevée a été réalisée deux mois plus tard pour une exposition au Fort
Fleur d’Épée, et une installation de modeste
envergure (avec des céramiques au sol et un petit ventilateur) qui annonçait ce
que tu allais réaliser quelques mois plus tard à l’Artchipel (scène
nationale de Guadeloupe). Tu signais tes
débuts...
JÉRÉMIE PAUL : Cet
aspect pluridisciplinaire est toujours présent dans ma pratique. La peinture me
permet de travailler mes gammes chromatiques, la céramique est un geste de
sculpture et l'installation répond à une nécessité de créer des paysages
sonores.
J'envisage
ma pratique artistique comme un échange entre un médium majeur (le lieu où je
plante l'œuvre) et des médiums secondaires comme des lieux étrangers. Cet
échange faisant à mon sens émerger les limites de l'œuvre, comme une ouverture
d'un monde sur un autre.
JV :
Cette première résidence d’artiste
t’a-t-elle permis de trouver quelques réponses ou bien en quoi a-t-elle été le
lieu et le temps de nouvelles questions ?
JÉRÉMIE PAUL : La
prise en compte du contexte a été la leçon la plus importante de cette
résidence.
JV : Peux-tu nous parler de la genèse du projet
réalisé à l’Artchipel ?
JÉRÉMIE PAUL : Après sept ans passés en
France pour ma formation, il m’a semblé pertinent de poser mon premier geste
d’artiste professionnel ailleurs que dans un lieu attendu, du type ‘‘white
cube’’ à Paris, Berlin ou Londres. J’ai choisi de poser ce geste fort dans la
Caraïbe, sur mon île natale.
Je considère que je suis d’ici en
particulier. Mais cet ‘‘ici’’ est un creuset où l’on peut être originaire de
partout et de nulle part à la fois. J’aime à penser que de ce lieu ouvert à
tant d’influences culturelles, on peut s’adresser au très grand nombre.
Mon installation « Peu importe le lieu, importe le rythme »
se veut être une réponse à un contexte spécifique. Elle entre en résonance avec
l’Artchipel, cet espace dédié au théâtre, à la musique, à la danse.
L’installation se présente comme une structure de bois en forme de scène sur
laquelle une vingtaine de bols en céramique évoquant des ‘‘couis’’ (demi
calebasses d’origine amérindienne) s’entrechoquent et tintent sous l’effet des
bourrasques programmées de trois ventilateurs. Dans un angle, des cordes de
guitare sonnent au contact de petits carillons en cuivre, là, trois bidons
d’eau gouttent sur des bassines et une grande plaque, faites de métaux
différents.
De ces gestes aisément
identifiables : l’eau qui coule, le vent qui souffle…, se dégage une sorte
de poétique accessible à tout spectateur face à ce paysage, et cela quelle que
soit sa culture. Mais cette pièce sonore m’a aussi permis d’explorer des
données de natures diverses. D’un côté le ready-made, les matériaux pauvres, et
de l’autre, le rythme par exemple.
JV : Y a-t-il des difficultés à créer, produire
des œuvres dans une île comme la Guadeloupe ? La Caraïbe te semble-t-elle
un lieu isolé malgré les séjours d’artistes comme Rauschenberg à St Martin ou
Peter Doig à Trinidad ?
JÉRÉMIE PAUL : La création plastique
implique une chaîne complexe qui va de la genèse d’une pièce qui implique
l’artiste (parfois aussi des commanditaires privés ou institutionnels) aux
dispositifs qui entrent en jeu pour sa visibilité.
Par le caractère autarcique d’une
île de petites dimensions, certaines problématiques, qui sont étrangères aux
plus grands territoires, apparaissent ici. Si on a l’ambition de produire une
forme assez forte pour questionner l’art en général, entrer en dialogue avec
lui, et pas uniquement avec ce qui se produit dans l’île, il faut alors
regarder au-delà des limites de sa propre région. Cela s’est très vite imposé
pour moi, comme une absolue nécessité.
Les espaces de monstration sont
rares en Guadeloupe et il en est de même des instances de légitimation. De
fait, la critique, le commissariat d’expositions, le système de galeries avec
ses grands collectionneurs sont des activités qui ont cours hors des limites
géographiques de ces petits territoires. Malgré l’existence de quelques
subventions dont peuvent bénéficier des artistes au niveau local pour la
réalisation de leurs pièces, notamment des commandes publiques, les formes
produites en Guadeloupe ne touchent qu’un public restreint, ce qui pose un
problème de visibilité et de reconnaissance. Raison pour laquelle il me semble
difficile de baser mon lieu principal de monstration sur l’île.
La
Caraïbe est un peu excentrée, mais cet ermitage peut véritablement faire
l’objet d’un choix pour certains créateurs en quête d’un lieu protecteur et
privilégié, en dépit de certains inconvénients.
JV : Après la résidence d’artiste de
l’Artchipel, tu as fait le choix de repartir en Europe pour une période
indéterminée. Est-ce parce qu’on y fait des
rencontres déterminantes ?
JÉRÉMIE PAUL : J’ai fait le choix de
partir en Allemagne pour ne pas entrer dans une logique de réseau qui
clôturerait ma pratique au seul espace francophone. En trois mois passés entre
Weimar et Leipzig j’ai pu observer le milieu de l’art du Lindenau et ses
galeries, j’ai trouvé le moyen de produire mes prochaines pièces de porcelaine
en intégrant un atelier du Bauhaus… C’est le temps qui nous dira ce qui a été
déterminant.
JV : Il n’y a pas d’équivalent en Europe de la
trajectoire américaine de Jean-Michel Basquiat qui aurait 50 ans aujourd’hui.
Vingt-deux ans après sa mort, a lieu à Paris la première rétrospective de cet
artiste majeur de la fin du XXe siècle. Célèbre dès 1981 à New-York, il a fallu
attendre 1988 pour voir la galerie Templon lui consacrer une exposition
personnelle. Je n’ai moi-même vu des Basquiat qu’en 1989 à la galerie Boulakia.
C’était comme si, Paris avait du mal à accepter pleinement l’idée qu’un peintre
Noir (aux origines haïtiennes de surcroît !) puisse à ce point dominer la
scène artistique internationale.
Comment un jeune artiste qui vient
des Caraïbes navigue-t-il dans un contexte qui ne semble pas très ouvert ?
JÉRÉMIE PAUL : Le fait qu’un artiste tel
que Basquiat soit important réside dans le fait qu’il pose une nouvelle
attitude de l’artiste au sein du paysage urbain, urbanité qui s’avère être le
théâtre de l’Occident. Son approche de l’art est emblématique du phénomène de
créolisation tel que l’a théorisé le Martiniquais Edouard Glissant. Il est
important de noter que ce n’est pas un geste de fermeture communautariste qui
le place au centre de la scène artistique internationale. C’est sa sensibilité
originale, qui peint un paysage esthétique très différent des codes du Pop Art
d’Andy Warhol, son expressionnisme au parfum désinvolte, un geste actuellement
qualifié d’«expressionniste primitiviste» par le Musée d'Art Moderne de la
ville de Paris (qualificatif trop réducteur à mon goût).
L’art contemporain a cette
ambiguïté de chercher la nouvelle forme (une expression exotique par rapport au
milieu dans lequel elle existe), mais ce même art contemporain veut que l’on
génère un certain nombre de codes pour rester raccords avec sa nécessité, dans
le fil de son histoire.
Ma nécessité artistique trouve
sans doute sa place dans un système de monstration classique de l’art
occidental, mais si ce que je produis s’inscrit avant tout dans le cadre des
pratiques propres à l’art contemporain, j’entends aussi pouvoir assumer mes
origines caraïbéennes.
JV : Selon toi est-ce que faire de l’art a la
même signification quelle que soit la région du monde où l’on se trouve, et le
niveau de responsabilité des artistes est-il le même dans les ‘‘pays du Sud’’
(pour employer un terme un peu simplificateur), les ex-colonies de la planète
que dans les grands pays qu’on pourrait qualifier de ‘‘nations repues’’ ?
JÉRÉMIE PAUL : Pour moi oui. Faire de
l’art a toujours la même signification, c’est trouver le meilleur moyen
d’exprimer un sentiment, un état d’être à un moment donné en l’appliquant à une
forme. Peu importe le lieu, je cherche à questionner ce que je vois par ma
capacité à en rendre compte, à l’utiliser pour le dépasser.
Je vois mon travail comme une
tonalité que j’imprime à un temps donné, une ouverture sur le poétique, paysage
de projection d’affects.
Je définirais ainsi ma
responsabilité d’artiste : être en quête de mon authenticité et tenter de
l’écrire lisiblement.
JV : Comment doit-on comprendre le titre de ton
installation : Peu importe le lieu, importe le rythme ? Cela
veut-il dire que le contexte dans lequel on créé, le contexte d’émergence de
l’œuvre, n’a aucun impact sur les impulsions ?
Peu importe le lieu, importe le rythme, 2010 Installation multimédia - Photo : © J. Valton |
JV :
Dans ta pièce, il y a une dimension
sonore effective (bruit de l’eau sur le métal, tintement des céramiques,
vibrato du carillon, ronflement des ventilateurs) qui renvoie tant à la musique
savante, à l’univers du jazz avec la figure de John Coltrane ou du pianiste
Errol Garner, qu’aux sources des musiques extra occidentales. Il y a aussi la musicalité
des diverses langues (Anglais, Français, Allemand) que tu mets en présence dans
les dessins à l’encre accrochés aux parois de l’estrade. Dans cette
installation, mais aussi dans d’autres pièces qui la précèdent, pourquoi la
musique est-elle au cœur de ton dispositif ?
JÉRÉMIE PAUL : Le geste musical est plus
fort que la parole même. Par exemple, dans le jazz, les mélodies peuvent
traduire un sentiment de fraîcheur, ou de mélancolie qui ne saurait se traduire
en mots. Quand John Coltrane interprète « Olé », je ressens une telle énergie, tant
d’enthousiasme ! Ou bien parlons de Magic Malik, un flûtiste né en Côte
d’Ivoire et qui a passé son enfance en Guadeloupe où il s’est initié à la
musique.
Je pense à son Album « 69 96 ». Il y prononce à
peine les mots, mais son chant allié à son jeu
de flûte est comme une complainte, un râle, une caresse mélancolique.
La notion d’abstraction est selon
moi indissociable de la musique, c’est par le biais de cette dernière que j’ai
compris la place de l’abstraction dans l’art. L’abstraction m’apparaît comme un
jeu sensible, où la fréquence et l’intensité de l’utilisation de signes sont au
centre. Dans mes installations, les kwi
en céramique sont perçus comme des réceptacles, quel que soit le lieu où je les
montre, et cela, en dépit de ce qu’ils peuvent évoquer singulièrement en
Guadeloupe. On peut dire que leur forme laisse une liberté de projection.
Construire à partir du son, c’est utiliser des signes comme réceptacles de
tonalités qui deviennent compréhensibles, du moins audibles.
Errol Garner, 2010 Encre sur papier - Photo : © J. Valton |
Si je ne joue pas de la musique
dans mes installations, j’utilise la musicalité. Je fais attention à
‘‘l’image’’ projetée par un son dans l’esprit du spectateur. On pourrait parler
de paysage sonore. Dans
l’installation de l’Artchipel en Guadeloupe, des gouttes d’eau tombent d’un
bidon posé en hauteur, sur une grande lame de métal (une amplitude de 2m de
long qui correspond aussi à la hauteur totale du dispositif). Les dimensions de
cette lame ne donnent pas un meilleur son, mais son impact visuel est important.
Dans une performance réalisée au MAM de St. Étienne, je lisais un long poème
écrit en anglais, français et espagnol en cherchant à jouer avec la tonalité
des langues, je terminais en jouant de l’harmonica.
Peu importe le lieu, importe le rythme, 2010
Installation multimédia - Vidéo : © J. Valton
Installation multimédia - Vidéo : © J. Valton
JV :
Une figure de l’olympisme apparaît dans les dessins de ton installation. Tommie
Smith s’est doublement illustré avec John Carlos lors de la finale légendaire
du 200 m aux jeux de Mexico en 1968. L’image de ces deux Afro américains, 1er
et 3ème de la course, bras levés et poings gantés de noir dénonçant
audacieusement la ségrégation qui frappait les Noirs des États-Unis appartient
à l’histoire. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette image n’a rien
d’exotique dans le contexte français. A Pointe-à-Pitre, un an avant leur geste,
des gendarmes mobiles tirent sur des manifestants désarmés. Un massacre qui
aurait fait plus de 80 morts et sur lequel toute la lumière n’est pas faite à
ce jour.
JÉRÉMIE PAUL : Cette image forte et l’attitude adoptée par les
deux athlètes américains, levant leur poing en signe de protestation, reste un
geste majeur même pour ma génération qui n’a pas vécu cet évènement.
Ce
geste, dont l’impact cristallisé dans la photographie, me touche et m’inspire.
Ce message d’espoir et de liberté qui tient d’une manière d’équilibre entre
politique, sport et chorégraphie, prend à mes yeux la forme d’un geste
artistique.
Les
chaussures de femmes que je leur mets rend leur image ambiguë et troublante.
Elle déplace ainsi la lutte des minorités ethniques pour faire écho aux luttes
des autres minorités féministes, gays, lesbiennes, ... Je pense au travail
d’Isaac Julien[1]
qui homosexualise le "black is beautiful" dans son film de 1987 :
This is not an AIDS advertisement.
JV : On a pu voir ces dernières années beaucoup de jeunes artistes investir
le dessin pour le mettre au centre de leur production. Tu accordes une place
privilégiée à cette pratique dans ton travail sans doute autant qu'à la
peinture ?
JÉRÉMIE PAUL : Lors du projet
de La Ramée je n'avais passé que peu
de temps à Leipzig et je me rendais compte que ma peinture avait besoin d'une
structure narrative plus affirmée. Je me suis remis à dessiner à l'encre de
Chine sur du papier japonais pour déployer mon geste dans l'espace graphique.
Cette phase en noir et blanc a duré quasiment un an. Puis, je suis passé à
l'aquarelle qui est plus proche de la peinture. Ca me permet tout à la fois de
travailler le modelé des formes, de faire progresser mon geste graphique et de
varier la gamme chromatique.
Ma
peinture est chargée de cette qualité graphique acquise par ma pratique du
dessin mais ouvre également sur d'autres questionnements de recouvrement, de
brillance, de matière, de temporalité du geste.
Jérémie Paul : Die Sorbetiere, 2010 (détail de l'installation - Photo : © J. Valton) |
JV :
Les Caraïbes, l’Afrique, l’Occident sont
inscrits dans ton parcours de vie. Est-ce important pour toi que ton travail
soit poreux à la diversité de ces influences ?
JÉRÉMIE PAUL : Mon travail puise dans
des références et des sources très diverses. Il y a la musique des stilldrums
de Trinidad et celle des flûtes en céramique mexicaines, le surréalisme de
Duchamp, l’eau qui coule d’un bidon en plastique dans une maison en Tanzanie,
les tissus imprimés de Zanzibar… j’écris dans différentes langues, sans les
connaître toutes, mais avec le désir de toucher le plus grand nombre. J’ai en
tête ce mot d’Édouard Glissant :
« Considérer le maximum de
possibilités envisageables. »
©
Jocelyn Valton, 2010 - 2013
Expositions :
2004
Cash – Villa Arson, Nice avec
Antonio Avila – Performance musicale et poétique
2006
Faites attention au contour –
Galerie Expérimentale, Nice
2007
Madame
Pervenche – Galerie Expérimentale,
Nice
2009
Travaux en
cours / en cours de travaux – Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métropole
Santé ! – Galeries d’art contemporain de la ville de Nice
(Galerie de la Marine ; Galerie a)
2010
Résidence
d’artiste – La Ramée, Ste-Rose ;
Conseil Général de Guadeloupe
Herrellà – Fort Fleur d’Épée, Guadeloupe
Peu importe
le lieu, importe le rythme – L’Artchipel,
Scène Nationale Guadeloupe
Schfenster //
LINDENOW # 5 – Kaufhaus Held
Lindenow, Leipzig ; Installation
vidéo
JOCELYN VALTON
est critique d’art membre de l’AICA. Après des études de psychologie qu’il
interrompt en licence pour s'adonner à la photographie, il étudie l’art à la
Sorbonne. Photographie, art contemporain et arts de l’Afrique subsaharienne
sont alors ses centres d’intérêt qui le mèneront au Sénégal pour un voyage de
fin d’études. Depuis 1992 il est retourné en Guadeloupe où il est né. Il y
enseigne et s’intéresse aux signes d’émergence de l’art comme geste
questionnant dans la région des Caraïbes. Ses publications récentes
traitent de sujets qui mêlent social, politique et art comme prolongement de la
vie.
(1) - Isaac
Julien est un artiste vidéaste né à Londres, d’origine afro-caribéenne dont les
parents sont originaires de l'île de Sainte-Lucie.
Alors que nous réalisions cet
entretien, Edouard Glissant, dont les écrits occupent une place importante pour
Jérémie Paul et moi même, quittait ce monde. Edouard Glissant est Martiniquais.
Prenant le relais d’une autre grande figure de la littérature enfantée par la
Caraïbe, son compatriote Aimé Césaire, il s’est distingué dès 1958 avec La Lézarde (prix Renaudot) ; Malemort, 1975 ; Le Discours Antillais, 1981 ; Traité
du Tout-Monde, 1997 ; Poétique de la
relation, 1999 … Sa pensée est celle d’un monde en cours de créolisation,
un monde dont les peuples des Caraïbes sont une préfiguration.
Cet entretien, réalisé pour répondre à une commande du Conseil Général de Guadeloupe pour un catalogue qui devait accompagner la résidence d'artiste de Jérémie PAUL à L'habitation La Ramée, ne fut jamais publié.
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