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4/20/2014

Le Temps - Le Lieu - Le Rythme J. PAUL / J. VALTON


JÉRÉMIE PAUL

Le Temps  -  Le Lieu  -  Le Rythme 
 
Interview par
JOCELYN VALTON



JÉRÉMIE PAUL est né en Guadeloupe dans la Caraïbe, le 29 mars 1983. Sa mère, Guadeloupéenne, enseigne la danse. Son père, Français, est anthropologue. Il emmène sa famille au gré de ses missions entre Afrique et Caraïbe. L’enfance de Jérémie Paul se passe ainsi entre Caraïbe, Afrique et Europe. Des rives de St Vincent, Grenade, la Tanzanie, Paris à la Guadeloupe.

A 18 ans, Bac de physique en poche, il répond à la fascination qu’exerce sur lui l’efficacité de l’image publicitaire. Il passe quelques mois dans une école de communication visuelle qui le laisse insatisfait. Tenaillé par la nécessité d’un geste plastique, à 20 ans, il débute des cours de dessin et de peinture, touche à d’autres médiums : installation, performance, avant d’intégrer la Villa Arson à Nice.


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JV : Comment as-tu appréhendé le projet de résidence d’artiste à La Ramée qui fut pour toi la première expérience de cette importance ? Quels objectifs t’étais-tu fixés ?

JÉRÉMIE PAUL : Cette première résidence était l'occasion de jauger des gestes académiques appris durant mes années d'études. Un moment excitant et stimulant où je me demandais comment allait être perçu mon vocabulaire pictural et quel écho allait trouver mes installations d'objets. J'avais fait le choix de réaliser une installation sur le modèle d'une embarcation traditionnelle avec, en parallèle, un travail de peinture. 


JV : Les interactions du lieu avec l’histoire, son implantation sur le site d’une ancienne Habitation de l’île de la Guadeloupe, ont-elles compté sur les choix que tu as fait et ce que tu as pu produire ?

JÉRÉMIE PAUL : Seul au beau milieu de cette Plantation entre mer et montagne, j'entendais le feulement des feuilles de canne à sucre, le claquement des vagues sur les rocs de pierres vocaliques et d'argile rouge. J'entendais grincer le bois de l'Habitation sous le soleil de plomb. Il y avait le bus au loin dont j'entendais de loin le klaxon polymélodique. Et puis, les rumeurs de la fête communale venant du centre ville. Quand le soir tombait le bruit assourdissant des cigales et le passage des grosses cylindrées avalant l'asphalte. Le beuglement des boeufs comme dérangés par les cliquetis des chauves-souris et des rats chaussés de talons aiguille sous la toiture de tôles.
Voilà comment m'a nourri ce lieu pendant mon ermitage.


JV : Durant cette résidence d'artiste, tu as été un vrai "touche à tout" : des peintures, une maquette de ‘‘saintoise’’ (petite embarcation de pêche spécifique aux îles des Saintes) dont la version achevée a été réalisée deux mois plus tard pour une exposition au Fort Fleur d’Épée, et une installation de modeste envergure (avec des céramiques au sol et un petit ventilateur) qui annonçait ce que tu allais réaliser quelques mois plus tard à l’Artchipel (scène nationale de Guadeloupe). Tu signais tes débuts...

JÉRÉMIE PAUL : Cet aspect pluridisciplinaire est toujours présent dans ma pratique. La peinture me permet de travailler mes gammes chromatiques, la céramique est un geste de sculpture et l'installation répond à une nécessité de créer des paysages sonores.
J'envisage ma pratique artistique comme un échange entre un médium majeur (le lieu où je plante l'œuvre) et des médiums secondaires comme des lieux étrangers. Cet échange faisant à mon sens émerger les limites de l'œuvre, comme une ouverture d'un monde sur un autre.


JV : Cette première résidence d’artiste t’a-t-elle permis de trouver quelques réponses ou bien en quoi a-t-elle été le lieu et le temps de nouvelles questions ?

JÉRÉMIE PAUL : La prise en compte du contexte a été la leçon la plus importante de cette résidence.


JV : Peux-tu nous parler de la genèse du projet réalisé à l’Artchipel ?

JÉRÉMIE PAUL : Après sept ans passés en France pour ma formation, il m’a semblé pertinent de poser mon premier geste d’artiste professionnel ailleurs que dans un lieu attendu, du type ‘‘white cube’’ à Paris, Berlin ou Londres. J’ai choisi de poser ce geste fort dans la Caraïbe, sur mon île natale. 

Je considère que je suis d’ici en particulier. Mais cet ‘‘ici’’ est un creuset où l’on peut être originaire de partout et de nulle part à la fois. J’aime à penser que de ce lieu ouvert à tant d’influences culturelles, on peut s’adresser au très grand nombre.

Mon installation « Peu importe le lieu, importe le rythme » se veut être une réponse à un contexte spécifique. Elle entre en résonance avec l’Artchipel, cet espace dédié au théâtre, à la musique, à la danse. L’installation se présente comme une structure de bois en forme de scène sur laquelle une vingtaine de bols en céramique évoquant des ‘‘couis’’ (demi calebasses d’origine amérindienne) s’entrechoquent et tintent sous l’effet des bourrasques programmées de trois ventilateurs. Dans un angle, des cordes de guitare sonnent au contact de petits carillons en cuivre, là, trois bidons d’eau gouttent sur des bassines et une grande plaque, faites de métaux différents.

De ces gestes aisément identifiables : l’eau qui coule, le vent qui souffle…, se dégage une sorte de poétique accessible à tout spectateur face à ce paysage, et cela quelle que soit sa culture. Mais cette pièce sonore m’a aussi permis d’explorer des données de natures diverses. D’un côté le ready-made, les matériaux pauvres, et de l’autre, le rythme par exemple.


JV : Y a-t-il des difficultés à créer, produire des œuvres dans une île comme la Guadeloupe ? La Caraïbe te semble-t-elle un lieu isolé malgré les séjours d’artistes comme Rauschenberg à St Martin ou Peter Doig à Trinidad ?

JÉRÉMIE PAUL : La création plastique implique une chaîne complexe qui va de la genèse d’une pièce qui implique l’artiste (parfois aussi des commanditaires privés ou institutionnels) aux dispositifs qui entrent en jeu pour sa visibilité.

Par le caractère autarcique d’une île de petites dimensions, certaines problématiques, qui sont étrangères aux plus grands territoires, apparaissent ici. Si on a l’ambition de produire une forme assez forte pour questionner l’art en général, entrer en dialogue avec lui, et pas uniquement avec ce qui se produit dans l’île, il faut alors regarder au-delà des limites de sa propre région. Cela s’est très vite imposé pour moi, comme une absolue nécessité.

Les espaces de monstration sont rares en Guadeloupe et il en est de même des instances de légitimation. De fait, la critique, le commissariat d’expositions, le système de galeries avec ses grands collectionneurs sont des activités qui ont cours hors des limites géographiques de ces petits territoires. Malgré l’existence de quelques subventions dont peuvent bénéficier des artistes au niveau local pour la réalisation de leurs pièces, notamment des commandes publiques, les formes produites en Guadeloupe ne touchent qu’un public restreint, ce qui pose un problème de visibilité et de reconnaissance. Raison pour laquelle il me semble difficile de baser mon lieu principal de monstration sur l’île.

La Caraïbe est un peu excentrée, mais cet ermitage peut véritablement faire l’objet d’un choix pour certains créateurs en quête d’un lieu protecteur et privilégié, en dépit de certains inconvénients.


JV : Après la résidence d’artiste de l’Artchipel, tu as fait le choix de repartir en Europe pour une période indéterminée. Est-ce parce qu’on y fait des rencontres déterminantes ?

JÉRÉMIE PAUL : J’ai fait le choix de partir en Allemagne pour ne pas entrer dans une logique de réseau qui clôturerait ma pratique au seul espace francophone. En trois mois passés entre Weimar et Leipzig j’ai pu observer le milieu de l’art du Lindenau et ses galeries, j’ai trouvé le moyen de produire mes prochaines pièces de porcelaine en intégrant un atelier du Bauhaus… C’est le temps qui nous dira ce qui a été déterminant.


JV : Il n’y a pas d’équivalent en Europe de la trajectoire américaine de Jean-Michel Basquiat qui aurait 50 ans aujourd’hui. Vingt-deux ans après sa mort, a lieu à Paris la première rétrospective de cet artiste majeur de la fin du XXe siècle. Célèbre dès 1981 à New-York, il a fallu attendre 1988 pour voir la galerie Templon lui consacrer une exposition personnelle. Je n’ai moi-même vu des Basquiat qu’en 1989 à la galerie Boulakia. C’était comme si, Paris avait du mal à accepter pleinement l’idée qu’un peintre Noir (aux origines haïtiennes de surcroît !) puisse à ce point dominer la scène artistique internationale.
Comment un jeune artiste qui vient des Caraïbes navigue-t-il dans un contexte qui ne semble pas très ouvert ?

JÉRÉMIE PAUL : Le fait qu’un artiste tel que Basquiat soit important réside dans le fait qu’il pose une nouvelle attitude de l’artiste au sein du paysage urbain, urbanité qui s’avère être le théâtre de l’Occident. Son approche de l’art est emblématique du phénomène de créolisation tel que l’a théorisé le Martiniquais Edouard Glissant. Il est important de noter que ce n’est pas un geste de fermeture communautariste qui le place au centre de la scène artistique internationale. C’est sa sensibilité originale, qui peint un paysage esthétique très différent des codes du Pop Art d’Andy Warhol, son expressionnisme au parfum désinvolte, un geste actuellement qualifié d’«expressionniste primitiviste» par le Musée d'Art Moderne de la ville de Paris (qualificatif trop réducteur à mon goût).

L’art contemporain a cette ambiguïté de chercher la nouvelle forme (une expression exotique par rapport au milieu dans lequel elle existe), mais ce même art contemporain veut que l’on génère un certain nombre de codes pour rester raccords avec sa nécessité, dans le fil de son histoire.

Ma nécessité artistique trouve sans doute sa place dans un système de monstration classique de l’art occidental, mais si ce que je produis s’inscrit avant tout dans le cadre des pratiques propres à l’art contemporain, j’entends aussi pouvoir assumer mes origines caraïbéennes.


JV : Selon toi est-ce que faire de l’art a la même signification quelle que soit la région du monde où l’on se trouve, et le niveau de responsabilité des artistes est-il le même dans les ‘‘pays du Sud’’ (pour employer un terme un peu simplificateur), les ex-colonies de la planète que dans les grands pays qu’on pourrait qualifier de ‘‘nations repues’’ ? 

JÉRÉMIE PAUL : Pour moi oui. Faire de l’art a toujours la même signification, c’est trouver le meilleur moyen d’exprimer un sentiment, un état d’être à un moment donné en l’appliquant à une forme. Peu importe le lieu, je cherche à questionner ce que je vois par ma capacité à en rendre compte, à l’utiliser pour le dépasser.
Je vois mon travail comme une tonalité que j’imprime à un temps donné, une ouverture sur le poétique, paysage de projection d’affects.
Je définirais ainsi ma responsabilité d’artiste : être en quête de mon authenticité et tenter de l’écrire lisiblement.


JV : Comment doit-on comprendre le titre de ton installation : Peu importe le lieu, importe le rythme ? Cela veut-il dire que le contexte dans lequel on créé, le contexte d’émergence de l’œuvre, n’a aucun impact sur les impulsions ? 

Peu importe le lieu, importe le rythme, 2010
Installation multimédia -  Photo : © J. Valton
JÉRÉMIE PAUL : Peu importe le lieu, importe le rythme est le début d’une série d’installations visant à questionner le rythme à travers différents lieux. L’idée est de privilégier la notion de rythme avant celle de figure, sans doute plus picturale, de construire une structure sur le son avant de chercher l’image. Je cherche à transcender le contexte, et peut-être, à le modifier en lui donnant une autre impulsion.


JV : Dans ta pièce, il y a une dimension sonore effective (bruit de l’eau sur le métal, tintement des céramiques, vibrato du carillon, ronflement des ventilateurs) qui renvoie tant à la musique savante, à l’univers du jazz avec la figure de John Coltrane ou du pianiste Errol Garner, qu’aux sources des musiques extra occidentales. Il y a aussi la musicalité des diverses langues (Anglais, Français, Allemand) que tu mets en présence dans les dessins à l’encre accrochés aux parois de l’estrade. Dans cette installation, mais aussi dans d’autres pièces qui la précèdent, pourquoi la musique est-elle au cœur de ton dispositif ?    
   
JÉRÉMIE PAUL : Le geste musical est plus fort que la parole même. Par exemple, dans le jazz, les mélodies peuvent traduire un sentiment de fraîcheur, ou de mélancolie qui ne saurait se traduire en mots. Quand John Coltrane interprète « Olé », je ressens une telle énergie, tant d’enthousiasme ! Ou bien parlons de Magic Malik, un flûtiste né en Côte d’Ivoire et qui a passé son enfance en Guadeloupe où il s’est initié à la musique.

Je pense à son Album « 69 96 ». Il y prononce à peine les mots, mais son chant allié à son jeu de flûte est comme une complainte, un râle, une caresse mélancolique.

La notion d’abstraction est selon moi indissociable de la musique, c’est par le biais de cette dernière que j’ai compris la place de l’abstraction dans l’art. L’abstraction m’apparaît comme un jeu sensible, où la fréquence et l’intensité de l’utilisation de signes sont au centre. Dans mes installations, les kwi en céramique sont perçus comme des réceptacles, quel que soit le lieu où je les montre, et cela, en dépit de ce qu’ils peuvent évoquer singulièrement en Guadeloupe. On peut dire que leur forme laisse une liberté de projection. Construire à partir du son, c’est utiliser des signes comme réceptacles de tonalités qui deviennent compréhensibles, du moins audibles.


Errol Garner, 2010
Encre sur papier - Photo : © J. Valton
Comme je te le disais, il faut distinguer espace sonore et espace musical, le premier étant plus brut, plus globalisant alors que le second est plus classique, renvoyant à l’orchestration. Ma pratique sonore n’est pas étrangère à ma pratique musicale. Elle s’est développée en même temps que mon travail de peinture et d’installation et s’est renforcée sous l’influence de l’artiste sonore Pascal Broccolichi à la Villa Arson.

Si je ne joue pas de la musique dans mes installations, j’utilise la musicalité. Je fais attention à ‘‘l’image’’ projetée par un son dans l’esprit du spectateur. On pourrait parler de paysage sonore. Dans l’installation de l’Artchipel en Guadeloupe, des gouttes d’eau tombent d’un bidon posé en hauteur, sur une grande lame de métal (une amplitude de 2m de long qui correspond aussi à la hauteur totale du dispositif). Les dimensions de cette lame ne donnent pas un meilleur son, mais son impact visuel est important. Dans une performance réalisée au MAM de St. Étienne, je lisais un long poème écrit en anglais, français et espagnol en cherchant à jouer avec la tonalité des langues, je terminais en jouant de l’harmonica.

 
Peu importe le lieu, importe le rythme, 2010
Installation multimédia -  Vidéo : © J. Valton



JV : Une figure de l’olympisme apparaît dans les dessins de ton installation. Tommie Smith s’est doublement illustré avec John Carlos lors de la finale légendaire du 200 m aux jeux de Mexico en 1968. L’image de ces deux Afro américains, 1er et 3ème de la course, bras levés et poings gantés de noir dénonçant audacieusement la ségrégation qui frappait les Noirs des États-Unis appartient à l’histoire. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette image n’a rien d’exotique dans le contexte français. A Pointe-à-Pitre, un an avant leur geste, des gendarmes mobiles tirent sur des manifestants désarmés. Un massacre qui aurait fait plus de 80 morts et sur lequel toute la lumière n’est pas faite à ce jour.  

JÉRÉMIE PAUL : Cette image forte et l’attitude adoptée par les deux athlètes américains, levant leur poing en signe de protestation, reste un geste majeur même pour ma génération qui n’a pas vécu cet évènement.

Ce geste, dont l’impact cristallisé dans la photographie, me touche et m’inspire. Ce message d’espoir et de liberté qui tient d’une manière d’équilibre entre politique, sport et chorégraphie, prend à mes yeux la forme d’un geste artistique.

Les chaussures de femmes que je leur mets rend leur image ambiguë et troublante. Elle déplace ainsi la lutte des minorités ethniques pour faire écho aux luttes des autres minorités féministes, gays, lesbiennes, ... Je pense au travail d’Isaac Julien[1] qui homosexualise le "black is beautiful" dans son film de 1987 : This is not an AIDS advertisement.

Mister Carlos, 2010
Aquarelle / Papier,  28,5 cm x 38 cm - Photo : © J. Valton

JV : On a pu voir ces dernières années beaucoup de jeunes artistes investir le dessin pour le mettre au centre de leur production. Tu accordes une place privilégiée à cette pratique dans ton travail sans doute autant qu'à la peinture ?

JÉRÉMIE PAUL : Lors du projet de La Ramée je n'avais passé que peu de temps à Leipzig et je me rendais compte que ma peinture avait besoin d'une structure narrative plus affirmée. Je me suis remis à dessiner à l'encre de Chine sur du papier japonais pour déployer mon geste dans l'espace graphique. Cette phase en noir et blanc a duré quasiment un an. Puis, je suis passé à l'aquarelle qui est plus proche de la peinture. Ca me permet tout à la fois de travailler le modelé des formes, de faire progresser mon geste graphique et de varier la gamme chromatique.
Ma peinture est chargée de cette qualité graphique acquise par ma pratique du dessin mais ouvre également sur d'autres questionnements de recouvrement, de brillance, de matière, de temporalité du geste.



Jérémie Paul : Die Sorbetiere, 2010
(détail de l'installation - Photo : © J. Valton)




  
JV : Les Caraïbes, l’Afrique, l’Occident sont inscrits dans ton parcours de vie. Est-ce important pour toi que ton travail soit poreux à la diversité de ces influences ?

JÉRÉMIE PAUL : Mon travail puise dans des références et des sources très diverses. Il y a la musique des stilldrums de Trinidad et celle des flûtes en céramique mexicaines, le surréalisme de Duchamp, l’eau qui coule d’un bidon en plastique dans une maison en Tanzanie, les tissus imprimés de Zanzibar… j’écris dans différentes langues, sans les connaître toutes, mais avec le désir de toucher le plus grand nombre. J’ai en tête ce mot d’Édouard Glissant :

« Considérer le maximum de possibilités envisageables. »


  © Jocelyn Valton, 2010 - 2013

Expositions :

       2004    
       Cash – Villa Arson, Nice avec Antonio Avila – Performance musicale et poétique

       2006    
       Faites attention au contour – Galerie Expérimentale, Nice

2007    
Madame Pervenche – Galerie Expérimentale, Nice
2009    
Travaux en cours / en cours de travaux – Musée d’art moderne de Saint-Étienne Métropole
Santé ! – Galeries d’art contemporain de la ville de Nice (Galerie de la Marine ; Galerie a)

2010
Résidence d’artiste – La Ramée, Ste-Rose ; Conseil Général de Guadeloupe
Herrellà – Fort Fleur d’Épée, Guadeloupe
Peu importe le lieu, importe le rythme – L’Artchipel, Scène Nationale Guadeloupe
Schfenster // LINDENOW # 5 – Kaufhaus Held Lindenow, Leipzig ; Installation vidéo


JOCELYN VALTON est critique d’art membre de l’AICA. Après des études de psychologie qu’il interrompt en licence pour s'adonner à la photographie, il étudie l’art à la Sorbonne. Photographie, art contemporain et arts de l’Afrique subsaharienne sont alors ses centres d’intérêt qui le mèneront au Sénégal pour un voyage de fin d’études. Depuis 1992 il est retourné en Guadeloupe où il est né. Il y enseigne et s’intéresse aux signes d’émergence de l’art comme geste questionnant dans la région des Caraïbes. Ses publications récentes traitent de sujets qui mêlent social, politique et art comme prolongement de la vie.


(1) - Isaac Julien est un artiste vidéaste né à Londres, d’origine afro-caribéenne dont les parents sont originaires de l'île de Sainte-Lucie.

Alors que nous réalisions cet entretien, Edouard Glissant, dont les écrits occupent une place importante pour Jérémie Paul et moi même, quittait ce monde. Edouard Glissant est Martiniquais. Prenant le relais d’une autre grande figure de la littérature enfantée par la Caraïbe, son compatriote Aimé Césaire, il s’est distingué dès 1958 avec La Lézarde (prix Renaudot) ; Malemort, 1975 ; Le Discours Antillais, 1981 ; Traité du Tout-Monde, 1997 ; Poétique de la relation, 1999 … Sa pensée est celle d’un monde en cours de créolisation, un monde dont les peuples des Caraïbes sont une préfiguration. 

Cet entretien, réalisé pour répondre à une commande du Conseil Général de Guadeloupe pour un catalogue qui devait accompagner la résidence d'artiste de Jérémie PAUL à L'habitation La Ramée, ne fut jamais publié.

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